Page:Marie de France - Poésies, éd. Roquefort, I, 1820.djvu/289

Cette page a été validée par deux contributeurs.

LAI D’YWENEC[1].

Séparateur


Puisque j’ai commencé des Lais, je veux achever mon travail. Les aventures que je sais, je vous les conterai tout d’abord. Mon projet est avant tout de vous faire connoître le Lai d’Ywenec, fils du chevalier Eudemarec, les amours de son père et de sa mère, et sa naissance.

Il y avoit jadis en Bretagne un vieil homme fort riche, lequel étoit seigneur de Caerwent[2]. Cette ville, célèbre par les événements malheureux qui s’y sont passés, est bâtie sur les bords de la rivière de Du-

  1. Ms. fonds de l’église de Paris, M, fo.241 ro col. 2 et ms. no 7989, fo 47, ancien fonds. Ce Lai est entier dans le premier ms. ; le second ne comprend qu’un fragment de 160 vers. Voy. Ellis, Specimens of Early english metrical romances, tom. I, p. 137 — 190.
  2. Caer ou Kaer, en Breton, ville, toute espèce d’habitation. Ritson, loc. cit., tom. III, p. 331, pense que Caerwent est l’ancienne Ventura Silurum ou Chepstow, ville d’Angleterre, dans le Monmouthshire, sur la Wie.