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LAI DE LANVAL.

Ni l’une ni l’autre, répond-il. Elles descendent au bas du trône, et l’une s’exprime en ces termes : Sire, faites préparer et orner une chambre où ma dame puisse descendre, car elle desire loger dans votre palais. Arthur accueille leur demande, et charge deux chevaliers de conduire les jeunes personnes à l’appartement qu’elles devoient occuper. Sitôt qu’elles eurent quitté l’assemblée, le roi ordonne qu’on reprenne sur-le-champ le jugement, et blâme les barons du retard qu’ils apportent. Sire, nous avons interrompu la séance à cause de l’arrivée de ces deux dames ; nous allons la reprendre et nous hâter. Déjà, et c’est avec regret, on recueilloit les avis qui étoient fort partagés, lorsque deux autres jeunes personnes encore plus belles que les premières, paroissent. Elles étoient vêtues de robes brodées en or, et montoient des mules espagnoles. Les amis de Lanval pensent en les voyant que le bon chevalier sera sauvé et se réjouissent. Gauvain suivi de ses compagnons vient à Lanval, et lui dit : Sire, reprenez courage, et pour l’amour de Dieu,