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LAI DE LANVAL.

gagèrent à inviter sa maîtresse à se rendre à la cour, afin de le justifier et de le faire absoudre. Il leur répondit que la chose demandée n’étoit pas en son pouvoir. Les plèges s’en retournent porter la réponse de Lanval, et le roi animé par son épouse pressoit les juges de prononcer.

Les barons alloient aller aux voix lorsqu’ils virent arriver deux, jeunes demoiselles montées sur des chevaux blancs[1], et vêtues de robes en soie, de couleur vermeille. Leur présence fixe les regards de l’assemblée. Aussi Gauvain, suivi de trois chevaliers, s’en va tout joyeux trouver Lanval ; il lui montre les deux jeunes personnes, et le prie de lui indiquer laquelle est sa maîtresse.

  1. Le cheval blanc étoit réservé aux souverains dans les marches solennelles, ou lorsqu’ils entroient dans quelques-unes de leurs villes.