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LAI DU BISCLAVARET.

étoit un qui méritoit les plus grands éloges ; brave chevalier, il vivoit d’autant plus noblement qu’il étoit le favori du prince, aussi étoit-il chéri de tous ses voisins. Il avoit épousé une demoiselle de bonne famille, qu’il aimoit tendrement, et dont il étoit tendrement aimé. Néanmoins, une chose affectoit la dame. Toutes les semaines son mari s’absentoit pendant trois jours entiers, et ni elle ni personne ne savoit où il alloit, ni ce qu’il devenoit pendant ce temps. Notre chevalier rentre un jour chez lui fort gai et fort joyeux ; après les premières caresses, sa dame prenant la parole, lui parle en ces termes : Sire, mon beau doux ami, si je l’osois, je me hasarderois à vous faire une question. Mais je crains de vous fâcher, et

    même l’altération faite à dessein de Bleiz-Garv, loup-méchant, ne se trouve pas davantage chez les Bretons qui disent encore Den-bleis (homme-loup), ce qui est absolument la même chose que Were-Wolf ou Garwal. Ces deux mots se trouvent encore dans le françois loup-garou, c’est-à-dire, mot-à-mot, homme-loup. On devroit dire Garou tout court. Voy. Rostrenen au mot garou, et le Pelletier au mot garw.