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m XXXI. Ils sont aucunes gent qui s’en plaignent à tort; Mais par Diu il me samble que il ont trop grant tort Car on y treuve autant d’aïde et de confort, Que on fait el serpent qui en traïson mort. XXXII. S’on a fiance en feme, ce n’est une mervelle, De grant loiauté sont, nul ne set sa parelle. Ausi coye se taist de ce qu’on lui conselle, Corn cil qui va trucant le ven et la corbelle. XXXIII. Par vérité vous di que nus hom ne s’avanche De maise feme anter, ne de lor acointance Car le fin en a on grant honte et mesquiance. Jamais ne SOIENT amées, ains lor renoi creance. Chi define* li euvangilles des femes. XXXI. Voici le texte que donne D, et qui semble préférable sur plu- sieurs points sieurs Il sont aucune gens qici s’en pleignent si fort; Mais il me semble bien qu’il ont de ce grand tort Car l’en y treuve autant de bien et de confort Com on fait on serpent qui en trdïson mort. XXXII. c. C donne ET aussi coye se taist, faisant à tort coye monosyllabe (Pour les rimes, V. XXVII, note.) XXXII. C donne: Qui a fiance en femme, ce n’est mie merveille: Car en bien, faire et dire ehascune s’appareille, Et aussi coue se taist de ce qu’on lui conseille, Com cil qui va tirant le ven et la corbeille. Et D Se l’en se fie en feme, ce n’est une merveille, Quant est de loiauté (en ce qui regarde la 1.) n’est-il [chose pareille, Et si cele aussi bien re que l’en li conseille, Com cilz qui va criant le van et la courbeille. La variante tirant, du ms C, semble moins bonne que trucant, qui indique bien le mouvement particulier du van. La variante criant, du ms D, semble une correction du scribe, qui a cru devoir mettre un mot se rapportant à celer mais l’expression crier le van et la corbeille n’est guère intelligible, à moins qu’on ne suppose qu’en vannant on chante pour accompagner le mouvement. XXXII. k. Trucant, de truquer, vieux mot qui s’est conservé dans les patois du Midi, avec le sens restreint de heurter du Iront ou des cornes DEFINE. de DEFINER == finir, mourir, au sens neutre. A remarquer le changement de conjugaison des verbes FINER (bas-latin finare), et définer (Cf. le verbe moderne CONFINER). Finer est formé directement de FINIS. Pour ne pas avoir deux i de suite, l’ancienne langue avait parallèlement FENIR (du reste assez rare), et FINER..