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52 XXIII. Molt est feme cortoise et done boins consaus Pour pianche celer ne set nule ame teus Et a tort et a droit est a tos homes seus C’a tant de loiauté hon pius ne kiens ne lex. XXIV. Feme est blance devant et deriere si point Par ses blances paroles Tome alouage et oint, Qui le croit fait savoir. si que kien fait a l’oint. XXÏII. a. Consaus. Il faudrait peut-être corriger conseus, à cause de la rime. Conseus et conseuls sont assez fréquents au xme siècle. La forme boins est rare. Cependant, au xiie siècle, Auboins de Sezanne, Romancero, p. 127 On ne connoit boin service, Tant qu’on ait autre esprouvé. C’est le seul exemple que donne M. Littré (Dict. s. v. bon). On ne peut lire autre chose, le ms portant bois avec un trait au-dessus de l’i. L’i est peutêtre aussi corrigé et annulé par le signe abréviatif de l’n (Cf. la note suivante).. XXIII. b. Pianche. Le scribe a mis réellement piuanche l’i étant au.dessus de l’u, peut être regardé comme une lettre de correction qui l’annule. Planche, picard pour piance, est un mot assez rare qui suppose le bas-latin plantia (de piare), au sens de qui a besoin d’une expiation, faute, et non d’expiation. XXIII. c. Seus. La mesure du vers est exacte, et demande un monosyllabe. Du reste, on en rencontre des exemples assez nombreux (Cf. Beaumanoir, passim). Le ms C (VIII. 2.) donne sceuz en deux syllabes. XXIII. d. La forme hon est à remarquer. Ce vers offre une forte inversion du sujet. Peut-être au lieu de hon pius, faut-il lire hocpix mais le ms porte bien hon pius. Lex, pour leus, altère la rime. Ce n’est peut-être qu’une variante orthographique, qui ne change pas la prononciation. A rapprocher les rimes du couplet II. XXIV. b.- Alouage. Lisez aloua*ge.Le scribe a omis le signe abréviatif de Yn. L’adjonction du préfixe a au verbe louangei ne fait pas difficulté beaucoup de verbes en vieux français l’emploient joint au verbe simple, sans que la signification en soit sensiblement changée. XXIV. c (d.). Le dernier vers manque, ou plutôt c’est le deuxième hémistiche du troisième, et le premier du quatrième car la comparaison satirique qui termine ordinairement les couplets se trouve dans le ms, à la fin du couplet, et après le premier hémistiche du troisième vers, il y a un