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les forçats du mariage

Marcelle soupira tristement.

Dès qu’ils furent partis, Étienne se leva, la prunelle pâle, la lèvre frémissante. Sans rien dire, il traversa le salon, et sortit sur le perron.

Marcelle craignit une catastrophe. Elle s’élança sur ses pas pour le retenir ; mais elle le vit, loin déjà, qui s’engageait dans le parc. Elle rentra.

M. Rabourdet lui-même, malgré son indulgence pour les fautes masculines, était indigne de cette infraction à toutes les convenances.

— Êtes-vous convaincu, maintenant ? grommela Mme Rabourdet.

Marcelle ne disait rien. L’oreille tendue, le cœur palpitant, elle cherchait à percevoir les bruits lointains.

Dix minutes se passèrent. Personne ne revenait. Tout à coup, obéissant à une brusque impulsion, elle se dirigea de nouveau vers le perron.

— Marcelle ? appela Mme Rabourdet. Mais déjà Marcelle avait disparu.

— Mon Dieu ! tu vas t’enrhumer. Prends au moins un châle, lui cria-t-elle. Marcelle ne l’entendait plus. Elle descendait l’allée qu’Étienne avait suivie.

Cependant Étienne, emporté par la jalousie, avait fait rapidement le tour du parc sans rien découvrir. Haletant, à moitié fou, il allait reprendre la grande avenue qui conduisait au château, lorsqu’il aperçut