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les forçats du mariage

les grandes circonstances : car ton mari, ou se blasera sur ces crises et y restera indifférent ; ou, s’il les appréhende, pour les fuir, il te délaissera.

» Un ménage ne peut être heureux qu’autant que la femme y conserve son rang naturel, c’est-à-dire la souveraineté. Pour cela, il n’est besoin ni de protestations publiques, ni d’attaques contre le Code ; il suffit que la femme le veuille, dans les premiers temps du mariage surtout, alors que l’amour fait de l’homme un esclave.

» Il n’est pas, en effet, de code qui tienne, la nature même de l’amour nous a faites les supérieures de l’homme. Bien plus, l’homme ne nous aime que si nous savons le tenir à sa véritable place, c’est-à-dire à nos pieds.

» Une femme doit donc se montrer jalouse avant tout de conserver sa suprématie. Elle ne doit jamais se soumettre aveuglément à son mari, car, si elle lui laissait mettre une main sur elle, il en aurait bientôt mis quatre.

» Elle ne doit pourtant exprimer une volonté qu’autant qu’elle sait son mari disposé à l’accomplir.

» Si elle est adroite, elle commandera sous la forme du souhait.

» Quant à la femme qui se regarde de bonne foi comme la propriété de son mari et se croit tenue à l’obéissance passive ; qui, partant, a renié toute dignité et abdiqué ses droits à la royauté de