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éternelle qu’il nous en coûte si peu de lui accorder…

Peltier, doucement, tristement.

Tant qu’il y aura des hommes…

Mabel, avec des yeux dévorants.

Oh ! vous… vous aussi, vous dites cela ! Vous croyez à la guerre, passion humaine, à la guerre, passion des peuples… à la guerre parce que les hommes sont querelleurs, avides, envieux, et cruels !

Peltier, docile et bon.

Ce n’est pas comme cela, Madame ?

Mabel, émue.

Vous qui les avez vu mourir… Vous, un soldat, qui n’insultez pas l’adversaire tombé… « Tant qu’il y aura des hommes. » En vérité… cette phrase de perroquet est un impardonnable blasphème ! Mais les peuples ne sont qu’admirables dans la guerre… Ils ne sont qu’héroïsme et qu’abnégation, ils ne sont que disciples et martyrs volontaires. (Ironique, acerbe, exaltée.) « La combativité des peuples ! » Alors, vous croyez qu’on décrète une mobilisation générale pour servir les