Page:Marie Lenéru - La Paix.djvu/54

Cette page a été validée par deux contributeurs.

de penser à soi. J’ai attendu. Vous m’écriviez de moins en moins. J’ai voulu en avoir le cœur net. J’ai questionné Mme de Gestel. Elle m’a répondu : arrivez. (Un temps. Ému.) Et vous, Madame, que me répondez-vous ?

Mabel, elle est d’abord interdite et cherche visiblement sa réponse. Puis d’une voix sans timbre.

Je n’ai rien à répondre, car je ne comprends pas votre question.

Peltier, avec reproche.

Oh ! est-ce possible ?… Ce n’est pourtant pas la première fois…

Mabel, se reprenant, plus bas.

Je ne comprends pas que vous me l’adressiez.

Peltier

Pourquoi ? Les temps ne sont-ils pas changés ? Nous sommes vainqueurs, nos pays sont hors de cause, nous les avons bien servis tous les deux… On peut penser à soi-même… C’est le tour du bonheur à présent.

Mabel, dans un effort.

Vous serez heureux… Vous méritez… mais moi…

Peltier, doucement.

Qu’y a-t-il ? Où est la difficulté ? Vous ne