Page:Marie Lenéru - La Paix.djvu/132

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Delisle, comme s’il recevait un aveu.

Ah !… (Abandonnant le sujet.) On se leurre de bien des espoirs à Paris… Ce Graham Moore est intelligent… Il a pour lui l’autorité wilsonienne. Vous qui avez choisi, épousé la guerre à vingt ans, cela ne vous émeut-il pas ?

Peltier, grave.

Nos vocations ne sont pas des épousailles guerrières. Tant que des hommes auront le devoir de s’exposer pour leur pays, on pourra souhaiter être des leurs, c’est tout !

Delisle

Et vous verriez sans regret ce devoir disparaître ?

Peltier

Sans regret, assurément, oui. J’ai la mémoire trop chargée… Je sais trop quelles réalités ce devoir représente… Sans nostalgie, peut-être pas, mais ceci est tout personnel, et quand il y aurait là encore une part de sacrifices…

Delisle, perdant son sang-froid.

On raisonne d’abord comme cela et l’on