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excessive misère. Le ménage n’était pas riche, sans doute ; mais on y vivait allègre, en travaillant. George nous apprend, dans une de ses lettres à Musset, que Pagello, très occupé par ses malades, « est dehors toute la journée, puis s’endort méthodiquement sur le sofa après le dîner, avec sa pipetta dans l’œil comme la flûte de Deburau ».

De son côté Pietro a conté que G. Sand écrivait de six à huit heures de suite, de préférence la nuit, buvant beaucoup de thé pour s’exciter au travail.

Le jeune médecin habitait une petite maison « modeste, mais jolie », la Casa Mezzani, en face le Ponte dei Pignoli. Avec lui vivait son frère, Roberto Pagello, employé à la Marine, garçon instruit et de belle humeur, et avec eux, paraît-il, logée à coté de Lélia, une énigmatique personne, Giulia P…, dont l’existence vient de nous être révélée. Tout ce que nous en savons est dans une lettre de George Sand à Musset :

Ah ! qu’est-ce que Giulia P… ? Certainement, M. Dumas dirait de belles choses là-dessus. On dit dans la maison Mezzani que c’est la maîtresse des deux Pagello et qu’elle et moi sommes les deux amantes du docteur. C’est aussi vrai l’un que l’autre. Giulia est une sœur clandestine, une fille non avouée de leur père. Elle a quelque