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AVERTISSEMENT

Oraison funèbre en lumière & congnoissance des hommes, elle ne soit lardée, dessirée, blasmée, reprinse & du tout, non pourtant de tous, condamnée, comme a esté celle du trespas de la Reine de Navarre. »

Il est probable que les critiques passaient surtout par-dessus la tête de l’auteur pour atteindre la Reine elle-même, toujours suspecte d’hérésie. Nous ne pouvons aujourd’hui que louer Sainte-Marthe, non-seulement pour avoir exprimé sa juste reconnaissance dans une langue toujours pure & souvent éloquente, mais surtout pour avoir plus d’exactitude biographique que n’en ont en général ces discours d’apparat. C’est un vrai témoignage contemporain, dont rien ne dispense & que rien ne remplacera.

En même temps que l’Oraison funèbre il parut un Tombeau poétique, également sous deux formes : Anna, Margaritœ, Joanœ, sororum virginum, heroidum Anglarum, in mortem diva Margaritœ Valesiœ, Navarromm Reginœ, hecatodisticon & aliorum carmina. Parisiis, 1550, in-8o. Ces distiques latins étaient l’œuvre de trois jeunes Anglaises du plus haut rang, filles du duc de Somerset & de la famille royale, leur père Edouard Ier Seymour