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Les méharistes de Palmyre défilent devant les ruines de la cité morte

Première vision de Palmyre


Kariatin, avec ses vergers, est le dernier îlot de verdure sur le chemin de Palmyre. Quand on l’a traversé, on n’a plus devant soi que le désert : une immense étendue où poussent uniquement, par places, des touffes clairsemées. Après la brève saison des pluies il produit une herbe fine tout émaillée de fleurs qui fait de cette région un immense pâturage temporaire pour les chameaux ou les gazelles. C’est, alors, un terrain hospitalier aux bédouins nomades. Mais à la saison où nous étions arrivés, il n’était pas tombé d’eau depuis plusieurs mois : l’herbe et les fleurs avaient depuis longtemps disparu. Le désert avait son aspect normal, celui que je lui ai vu si souvent depuis lors, mais qui me paraissait nouveau : une immense plaine poussiéreuse, lumineuse, dorée et vide. Mon âme a été du premier coup conquise par le désert, car il donne l’impression la plus forte du silence, de la liberté et de l’infini…

Rien n’est venu rompre la monotonie de nos derniers cent kilomètres, qu’une tour byzantine à demi ruinée : Ksar-el-Heir, et, trente kilomètres avant Pal-