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Le cri du harem


L’eau douce est presque une denrée d’importation à Djeddah ; comme il n’y en n’a pas une goutte, le roi a fait installer des machines à distiller l’eau de mer, achetées à l’étranger, et l’un des rares progrès de la civilisation qu’il reconnaisse. Vu les frais de fabrication, cette eau est vendue dans des tanakés (bidon d’essence) contenant 18 litres. On vous les apporte le matin, comme le laitier nous apporte le lait en France, on les verse dans des réservoirs placés à l’entrée de chaque harem. La note se paye à la fin du mois.


Une rue de Djeddah : on remarque l’étroitesse de celles-ci et l’inclinaison de toutes les maisons

Ma toilette terminée, Fakria me fait les honneurs de la maison, qui est à peu près vide, la plupart des hommes étant au pèlerinage, ce qui nous permet de circuler librement.

Au rez-de-chaussée et au premier se trouvent de vastes salles pour les réunions d’hommes, « mejless ». Au deuxième, quelques pièces, sans un meuble, bien entendu, servent de chambres d’amis, suivant la formule si large de l’hospitalité arabe qui offre un toit même à des inconnus de passage. Au troisième c’est le harem. Le hammam se