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SUEZ


Nous menons un train d’enfer, en moins de quarante minutes nous abattons les quarante-cinq kilomètres qui nous séparent de Lidd. C’est une course folle dans des tournants, des lacets, des descentes, à se rompre cent fois le cou. Soleiman en a mal au cœur.

Nous arrivons, le train siffle, il s’ébranle. Nous sautons en voltige sur les marchepieds du dernier wagon, des gens complaisants attrapent nos valises et Soleiman, ahuri, épuisé, tombe sur une banquette en soupirant :

— Madame, ma tête se décroche, comme tu me fatigues toujours.