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ACQUITTÉE


Je regarde tout le monde avec angoisse. Des questions se pressent sur mes lèvres. Je veux savoir.

Mais les assistants semblent ignorer si je suis acquittée ou condamnée. Et les regards fuient lorsque je cherche à lire la vérité sur les visages.

Je demande instamment à l’interprète d’obtenir du cadi le mot décisif. Le cadi est impassible et paraît indifférent à mon énervement, à la crispation que je manifeste. J’insiste pour être enfin prisonnière libre. Certains le sont. On ne me répond plus. Je dois partir. Je réintègre encore une fois mon cachot. Je ruisselle, comme on doit être dans les sueurs de l’agonie, mes bas et mon voile, mes cheveux eux-mêmes sont en révolution.