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LE MARI PASSEPORT

mencer de bonne heure et demande qu’on soit là à huit heures.

Jeudi 16 juin. — Je n’ai pas dormi de toute la nuit.

Je me lève à 6 heures du matin et j’attends. À 8 heures, je supplie un gardien de m’amener au tribunal, il me répond de me tenir prête, mais d’attendre qu’on m’appelle. J’essaie d’ourler un mouchoir, mais je peux à peine tenir mon aiguille… je ne sais plus ce que je fais. Je brûle d’impatience.

À 11 heures enfin, nous partons. Je supplie mes gardiens de marcher vite… Je cours. Ils se fâchent. Peu m’importe, le jugement final seul m’intéresse. Nous arrivons au tribunal vide. Dès le second jour, le procès s’est déroulé à huis clos ; un employé du consulat étant venu pour y assister, on a évacué définitivement la salle.

Je demande si les docteurs vont venir. Ils ne sont pas là, je crains que l’on ait voulu éviter une confrontation qui m’était favorable pour pouvoir mieux m’accuser.

Je tremble d’angoisse. Que va-t-il advenir ?

Après quelques phrases insignifiantes, le cadi se lève et annonce que le jugement est terminé… Les docteurs sont venus et ont été interrogés avant mon arrivée.



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