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LE MARI PASSEPORT

viennent m’apporter des bamias, mon plat favori. Cette preuve d’affection et de sollicitude de Sett Kébir me touche et me réconforte.

Et nous parlons encore de Soleiman, disparu depuis le matin, au grand étonnement de tous. Je crains la nuit. Une musulmane ne doit jamais d’ailleurs dormir solitaire. Les clients de l’hôtel m’ont regardée avec une insistance désagréable. Le patron frappe sans cesse à ma porte et sans l’ombre de raison.

Il faut tout redouter, de la lubricité au fanatisme.

Le voilà encore, cet hôtelier obséquieux :

— Je viens voir comment tu vas ?

» Y a-t-il longtemps que tu es mariée ?

» As-tu faim ? Voici quelques gâteaux. »

Énervée, je les prie de me laisser en paix.

Cette maison meublée a été uniquement créée pour la commodité des pèlerins. Elle a d’ailleurs une sorte de caractère officiel. Peut-être y serai-je, tout bien pesé, mieux que je ne pensais.


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