CONVERSATION VI.
DU CAPITAL.
En suivant le progrès de la société vers la civilisation, nous avons observé les heureux effets de la sûreté de la propriété et de la division du travail. C’est de la même époque que date la distinction entre le riche et le pauvre.
Et tous les maux qu’engendre l’inégalité des conditions. C’est, hélas ! le côté sombre du tableau. La mauvaise herbe croit avec le blé.
Je ne vois pas pourquoi cette distinction serait appelée un mal. Si elle n’existe pas dans l’état sauvage, c’est que l’indigence est générale ; car alors tout le monde est pauvre, parce que personne ne peut se procurer plus que l’absolu nécessaire. Quand la civilisation s’établit, les avantages qui naissent de la division du travail mettent l’homme habile et industrieux en état d’acquérir plus qu’il ne lui faut pour satisfaire ses besoins et ses désirs. Son activité soutenue permet à ce surplus de s’accumuler avec le temps, et cet homme devient riche, tandis qu’un autre, moins industrieux, ne