des soieries que nous tirons d’elle, et ces objets étant plus parfaits et d’un prix plus modéré que ceux faits en France, elle se trouve gagner à cet échange.
— Je croyais, dit Hopkins, que c’était nos draps fins que nous envoyions en France.
— Non : les draps sont exportés en Espagne et en Portugal ; mais le nom du pays, comme celui des marchandises, n’est d’aucune importance, le principe est toujours le même ; c’est-à-dire qu’il s’agit d’acheter des marchandises partout où on les trouve à bas prix et mieux confectionnées.
— C’est très-naturel, observa madame Hopkins ; il m’arrive quelquefois d’aller au marché de la ville pour avoir les comestibles dont j’ai besoin à quelque chose de moins qu’ils ne se vendent au village.
— Et vous entrez, dit Bob, dans la boutique où l’on vend à meilleur marché, sans regarder si elle est tenue par un ami ou un ennemi.
— Mais, demanda John, comment les peuples qui trafiquent entre eux peuvent-ils savoir quelles sont les marchandises qu’ils doivent s’expédier réciproquement ?
— Les marchands voyagent fréquemment afin de choisir et de commander eux-mêmes les objets qui manquent dans leur pays ; cela peut aussi se faire par correspondance.
— Il doit leur être difficile aussi de déterminer quels sont les objets qui manquent dans le pays ?
— C’est d’après le prix d’une marchandise que l’on peut juger de sa rareté ; car, plus il est élevé, plus il est à croire qu’elle est rare ou difficile à se procurer. J’espère, John, que vous commencez à comprendre maintenant quel avantage il peut y avoir pour chaque pays engagé dans le commerce avec l’étranger, et que ce commerce, loin de nuire à la prospérité de nos manufactures, l’encourage.
» Parlons à présent du commerce des vins ; notre climat n’étant pas assez chaud pour que la vigne y mûrisse, nous faisons venir nos vins des pays étrangers.
— Oh ! quant à cela, interrompit John, les vins étrangers ne seront jamais à notre portée, et même s’ils entraient sans payer les droits, ils seraient encore trop chers pour les pauvres gens comme nous.