faisons ensemble mon frère et moi. La difficulté est de s’emparer de lui et de le renfermer ; il ne travaille que lorsqu’il est emprisonné, et demande à être bien nourri.
— S’il en est ainsi, dit Watson, il perd à mes yeux un de ses mérites principaux, car s’il est à peu près aussi grand que vous, son appétit doit être difficile à satisfaire, et ce qu’il m’en coûterait pour le nourrir absorberait les profits que je pourrais faire par son travail.
— Pas du tout : il ne mange que du bois et du charbon, qu’il dévore tout brûlants, et plus vous lui en donnerez, plus il travaillera : mais il faut, comme je vous l’ai déjà dit, l’enfermer soigneusement.
— Mais où trouverons-nous un vase assez grand pour le contenir ?
— Quoiqu’il paraisse quelquefois toucher aux nues, il peut être contenu dans un très-petit espace, et plus il sera comprimé, plus il travaillera vigoureusement.
— Sûrement, il ne peut aimer à être emprisonné ainsi.
— Non sans doute, et il ne travaille que pour obtenir sa liberté, dont il est aussi désireux que Ventosus.
— Eh bien, si vous voulez m’aider, dit Watson, peut-être réussirons-nous à l’atteindre. »
» Le jour suivant ils se mirent tous deux en route, Watson ayant obtenu la compagnie du géant, en offrant à Jobson un beau jambon.
» Comme ils cheminaient, Watson assis sur le dos du géant, ils parlèrent du meilleur moyen de s’emparer de celui qu’ils allaient chercher.
« Voici ce que j’ai apporté pour le renfermer, » dit Aquafluens en montrant une bouteille à Watson, qui rit beaucoup de cette idée.
Arrivés à la source, ils virent une épaisse vapeur s’élever au-dessus de l’eau.
« Regardez, le voilà, » s’écria Aquafluens.
» Mais Watson ne vit qu’un nuage qui, prenant à peu près la forme d’un énorme géant, continua à monter, puis disparut.
» Il est parti, dit Watson, et peut-être pour toujours.
— Non, reprit Aquafluens ; puisque nous connaissons le lieu qu’il fréquente, nous serons plus heureux une autre fois. »