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L’ÉCONOMIE POLITIQUE.

était encore plus avantageuse au village qu’à lui-même ; que, comme les habitants avaient l’option d’aller chercher leur eau comme ci-devant, le parti qu’ils prenaient de payer, pour s’en éviter la peine, prouvait assez qu’ils pouvaient mieux employer leur temps ; et en effet les informations que nous prîmes nous firent voir que, depuis l’établissement de cette fontaine, le village avait été constamment en prospérant. Non-seulement il était devenu plus riche, mais on y avait acquis des habitudes de propreté, qui avaient influé utilement sur la santé des villageois.

MADAME B.

Il y a trois espèces de commerce ; le commerce intérieur, le commerce extérieur, et le commerce de transport.

Le commerce intérieur comprend celui qui se fait dans le pays, soit dans l’intérieur des terres, soit de côte à côte ; l’extérieur est celui par lequel on échange les marchandises du pays contre celles des pays étrangers ; le commerce de transport consiste à transporter des marchandises d’un pays étranger dans un autre pays étranger. Bornons quant à présent nos observations au commerce intérieur.

CAROLINE.

Ce commerce-là doit être le plus avantageux au pays, parce qu’il encourage l’industrie du peuple même qui l’habite.

MADAME B.

Mais qu’importe que nos ouvriers travaillent pour nous ou pour les étrangers ? Si nous exportons des marchandises anglaises, nous recevons en échange, et pour la même valeur, des marchandises étrangères ; en sorte que les ouvriers étrangers travaillent également pour nous en retour.

Mais le commerce intérieur a l’avantage d’employer une plus grande partie de notre capital. Comme le commerce consiste en échanges, il y faut toujours deux capitaux employés à l’achat des marchandises à échanger. Dans le commerce intérieur ces deux capitaux nous appartiennent, et s’emploient l’un et l’autre à l’achat de marchandises britanniques, qui sont le produit d’ouvriers britanniques, ce qui soutient et alimente leur industrie.

Dans le commerce extérieur, il n’y a qu’un de ces capitaux qui soit à nous ; l’autre est étranger. Quand, par exemple, la quincail-