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qu’un de figure. La métaphore est tout à fait analogue à celle qui a fait du mot latin os, bouche, le synonyme de visage. L’argot français emploie la même image dans le terme “gueule”.

(Note de l’auteur)
13. (page 72)

On ne peut pas accepter à la lettre les assertions d’Aristote. Dans Prométhée enchaîné trois personnages sont en scène avec Prométhée : Héphaïstos, Bia et Kratos. Il est vrai que Bia est un personnage muet. Quoi qu’il en soit, puisque les personnages sont là, il n’y a dans cette réforme aucune question d’art et elle ne doit nous intéresser que si nous considérons Eschyle et Sophocle comme didaskaloi, c’est-à -dire directeurs de théâtre, non comme poëtes. Sans doute les frais accordés aux didaskaloi ne permettaient pas d’instruire un tétragonistès, mais du moins Eschyle a dû se servir de trois acteurs, à moins que Prométhée muet n’ait été représenté par un mannequin. Il est d’ailleurs peu probable que les acteurs, chargés du rôle d’Héphaïstos ou de Kratos, aient joué celui de Prométhée, qui appartenait de droit au prôtagonistès : celui-ci ne tenait jamais que le rôle principal. Ainsi dans Œdipe roi, le prôtagonistès jouait le personnage d’Œdipe ; le deutéragonistès tenait le rôle du grand prêtre de Zeus, de Jocaste, du Serviteur et de l’Exangelos, le tritagonistès représentait Créon, Tirésias et le Messager.

(Note de l’auteur)
14. (page 73)

En murton kladi to xiphos phorâsô — Hôsper Harmodios k’Aristogeithôn — teide ton turannon ktaneton — Isonomous t’Athènas epoièsaton, etc.

(Note de l’auteur)
15. (page 75)

Comparer dans Agamemnon : la longueur totale du discours de Clytemnestre, interrompu d’une manière rythmique par le chœur, est de 63 vers (v. 1372-1447). Dans les Choéphores, la justification d’Oreste, coupée par trois chants du chœur de quatre vers chacun, occupe 65 vers (v. 973-1043). Dans les Euménides, l’explication finale d’Athéné a 73 vers (v. 794-915). La plaidoirie d’Athéné pendant le jugement n’est pas la partie symétrique qu’il faut considérer ; c’est au vers 794 seulement que la conciliation entre la justice divine et la vendetta se manifeste, par la fondation d’un tribunal de justice humaine.

(Note de l’auteur)