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prologue

Qu’est donc devenue la comtesse dans cette fessée générale ?

Il n’osa pas communiquer ses craintes à Arroukba en train de le considérer jalousement. Mais il se demandait lequel de ces « inexpressibles » dont on faisait rougir la peau, pouvait bien appartenir Mme de Lupan.

Cependant les cris cessèrent. L’exécution avait eu lieu, et, malgré sa position critique, Henri se représentait comiquement le vieil Ibrahim donnant ses ordres aux « muets » :

Qu’à ces nobles seigneurs le sérail soit fermé,
Et que tout rentre enfin dans l’ordre accoutumé.

La nuit arrivant, ou plutôt le crépuscule, il s’agissait d’ouvrir une brèche dans la palissade qui les entourait. En cinq ou six coups de pied, Duvicquet eut raison des lattes qui cédèrent à sa poussée. Il fit passer Arroukba, et réussit lui-même à introduire son corps à travers l’ouverture. Une fois dans cette seconde cour intérieure vitrée, ils n’eurent qu’à soulever l’étoffe en coutil d’un rideau disposé entre plusieurs colonnettes. En trois secondes, ils descendirent une douzaine de marches, foulèrent un épais gazon, et atteignirent un mur situé environ à cinquante pas de l’escalier. Soulever Arroukba dans ses bras et lui indiquer comment elle n’aurait qu’à se laisser glisser de l’autre côté en atteignant l’arête du mur n’était qu’un jeu. Souple comme