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sabine

— Plus qu’une heure à attendre, réfléchit-il. Allons !…

Et, d’un pas ferme, il marcha vers la salle à manger, s’assit à la table où trois couverts étaient disposés. On lui apporta les journaux ; il enleva les bandes, lut d’un trait.

— Tous ont réussi à payer, tous ! rugit-il entre ses dents.

Mais, se sentant observé de son domestique, il reprit d’un ton négligent :

— Y a-t-il beaucoup de monde au… salon ?

— On arrivait quand monsieur est entré.

— Eh bien, dites qu’on m’attende jusqu’à une heure.

Et, continuant à vouloir donner le change :

— Sont-ils pressés… ces animaux-là ? Est-ce que j’ai envie de garder leurs fonds ? C’est assez juste qu’ils me laissent le temps de manger.

Et il se coupa résolument une tranche de rosbif froid.

— Il a l’air trop insolent pour n’avoir pas tous ses fonds en mains, observa mentalement le valet. Et moi qui m’imaginais autre chose !… Ces banquiers, ça se tire quand même d’affaire.

Le timbre résonnait encore.

— Je vais répondre que monsieur sera visible à une heure. Sans cela on aurait l’aplomb de le relancer jusqu’ici.

Le domestique sortit. Duvicquet tira sa montre.