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Auecque des vers immortels,
A ce prince qui le mérite,
Puisqu'en son nom l'éternité,
Pour l’adopter seul, déshérite
L’idole de la vanité.

  Demon des vers qui prens la peine
De me visiter auiourd’huy,
Ie connoy bien que c’est pour luy
Que tu me réchauffes la veine ;
Tes conseils semblent m’auertir
Que pour sa gloire il faut bâtir
Vn temple suiuant ton modelle :
C’est assez i’enten ta raison,
Ie prendray pour luy la truelle,
Puis qu'autrefois tu fus maçon,

   Phœbus tu receus de l'outrage
Du mépris de Laomedon,
Laisse vn pariure à l’abandon,
Et viens aider à mon ouurage :
Ta main ayant desia fondé
L’autel que tu m’as commandé,
Ma tâche doit estre bornée ;
Lors que l’on fait des bâtimens,
C'est bien vne grande iournée
Que d’en ietter les fondemens.