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   Si l'on toleroit ces affrons,
Que le laurier ceignit vos frons
Petits écriuains que vous estes,
Ie conseillerois aux guerriers
De ne songer plus aux conquestes,
S'ils pensoient auoir des lauriers.

   Vos belles choses sont si fades,
Qu'elles rendent mes yeux malades:
Mon humeur pleine d'apreté,
Blâme vostre delicatesse,
Car elle a trop de propreté,
Et moy trop peu de politesse.

   Courtisans, ne me lisez pas
Si vous recherchez les apas
Et le fard de vostre langage,
Que ne vous peut donner la vois
D'vn homme rustique & sauuage,
Qui n'a point de Cour que les bois.