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Tantost d'ne main plus hardie
Ensanglanter la Tragedie,
Et tantost d'un utile plus doux
Epandre l’encens des loüanges,
Et jusqu’au Ciel rendre jaloux,
De son esprit le chœur des Anges.

Je ne dy pas que ces beuveurs,
Que ces Romans, ces vieux rêveurs,
Ont ce tresor dedans leurs plumes ;
Leurs veines qui s’enflent de vin,
Font de leurs vers des apostumes,
Et de leurs mots font du venin

Apollon, tes regles nouvelles
Ont fait peur aux jeunes cervelles,
Dont tu censures les écrits,
Et vont disant en leurs coleres,
Que les François ont des esprits
Qui ne souffrent point les galeres.