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le charme de l’histoire

des quêtes publiques, et exhorte « les prélats et autres gens d’église et tous autres qui ont accoutumé de faire aumônes et charités publiques et secrètes de bailler ce qu’ils voudront et auront dévotion de donner par charité et aumônes aux pauvres. »

Mais aussitôt les aumônes volontaires deviennent insuffisantes ; dès 1533, un arrêt du 22 août prescrit aux chapitres et couvents de religieux dans Paris de contribuer à la nourriture des pauvres, sous peine de la saisie de leur temporel.

En 1535 le roi intervient à son tour, et un édit du 6 juillet ordonne la levée d’une imposition extraordinaire de 12.000 livres sur les habitants de Paris, pour « subvenir à la nourriture et soulagement des pauvres. »

Quelques années après survient l’arrêt du Parlement du 12 novembre 1543, qui paraît être le point de départ de la taxe des pauvres, et dont les termes méritent d’être rapportés :

« Pour ce que les aumônes, qui sont le fondement de la nourriture et éducation des pauvres, dépendent principalement de la charité des bons et notables bourgeois, manans et habitants de la ville de Paris, laquelle a été merveilleusement refroidie depuis le commencement de l’institution de la communauté des pauvres, en manière que les aumônes sont diminuées des trois quarts