Page:Marbeau Le charme de l histoire 1902.djvu/347

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
341
madame pape-carpantier

plus pauvres crèches (Bulletin des Crèches, Janvier-Mars 1848, p. 80). On revint avec la même pompe et sans accident rue de la Chaussée d’Antin, où Mme  Mallet fut reconduite par ses gardes du corps improvisés jusque dans la cour de la maison de banque. Le Gouvernement provisoire ne garda rancune ni aux crèches, ni aux salles d’asile, ni à Mme  Mallet du dérangement qu’on lui avait imposé et du fâcheux exemple que tant d’autres s’empressèrent de suivre. Quelques semaines après, Mme  Mallet obtint gain de cause pour l’œuvre qui lui tenait le plus à cœur : un décret réorganisa l’École Normale Maternelle et en conserva la direction à celle dont l’expérience et le dévouement étaient une garantie du succès de l’institution.

Mme  Pape-Carpantier resta jusqu’en 1874 à la tête de l’établissement. Pendant cette longue période, elle forma plus de 1,500 directrices de Salles d’Asile, qu’elle pénétra de son esprit et de sa méthode. Elle leur communiquait son amour de l’enfance, leur recommandant d’aimer chacun de leurs élèves « comme l’aime sa mère ». Elle s’attachait surtout à élever leur âme ; elle leur montrait la grandeur et la poésie de leur mission en apparence si humble : « Aider l’essor des facultés de l’âme à mesure qu’elle s’épanouit ; donner une direction à ces jeunes esprits qui vont se mettre en route, à ces petits oiseaux qui vont prendre leur vol vers