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le charme de l’histoire

plus importante ? Déjà nous voyons, non sans quelque inquiétude, se manifester cette disposition nouvelle. Certains documents recommandent de ne pas admettre dans les Écoles maternelles les enfants au-dessous de quatre ans ou même quatre ans et demi, par ce motif que « plus bas, l’enfant n’est décidément pas, si l’on peut ainsi dire, matière scolaire. Il appartient à sa mère… »[1]. Le ministre de l’instruction publique lui-même dans ses circulaires[2], combat la tendance « à multiplier inconsidérément les Écoles maternelles[3], au lieu de se borner à établir des Classes enfantines »[4], et il prescrit non seulement de ne pas créer, mais de ne pas maintenir les établissements « qui ne reçoivent qu’un petit nombre d’enfants, la plupart au-dessous de quatre ans, et qui rendent si peu de services » à l’instruction publique.

Avons-nous besoin de dire que les Inspectrices générales des Salles d’asile luttent contre ces doctrines ; elles sont femmes ; elles comprennent les besoins des mères et ceux des enfants. Elles savent que trop souvent la mère est forcée de travailler pour gagner sa vie ; qu’alors l’enfant, exposé à mille dangers, reste seul dans le logis vide ou dans la

  1. Dictionnaire de pédagogie et d’instruction publique, v° Écoles maternelles.
  2. Circulaire du 21 mai 1884.
  3. Enfants de deux ans à sept ans.
  4. Enfant de quatre ou cinq ans à sept ans.