Page:Marbeau Le charme de l histoire 1902.djvu/211

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
205
le grand orient

vorable ? Faut-il croire, comme l’affirme avec assez de vraisemblance le Dictionnaire de Larousse, au mot « Grand Orient», que les Francs-Maçons accentuèrent encore leur opposition à un projet que le Grand Maître improvisé avait pris sur lui de présenter sans consulter ni les Loges, ni même l’Assemblée maçonnique ? Cette opposition serait devenue assez sérieuse pour que le Maréchal eût été forcé de demander lui-même l’ajournement de la discussion jusqu’au jour très prochain de l’Assemblée annuelle, qui devait se réunir le lundi de la Pentecôte. Puis, l’Assemblée s’étant prononcée contre le projet, le Maréchal avait dû retirer sa demande[1]. Il serait possible aussi que le retrait

  1. Après avoir rendu compte de l’article publié par la Revue des Deux Mondes, la France Chrétienne du 25 avril 1901 affirme que ce fut bien l’opposition de la Franc-Maçonnerie qui décida le gouvernement à retirer le projet portant reconnaissance du Grand Orient comme établissement d’utilité publique. À l’appui de cette affirmation, ce journal a publié un rapport présenté à l’Assemblée maçonnique de juin 1863, au nom d’une commission qui avait été chargée d’examiner la proposition.
    « Cette mesure, dit le rapporteur, serait la destruction de la Franc-Maçonnerie comme telle… Au lieu de cet » ensemble admirable dont je vous ai donné le tableau : — Pouvoir élu garantissant l’ordre et la liberté et gérant les affaires communes ; — subordonné à une assemblée déléguée, ayant droit de législation ; — subordonnée elle-même aux Maçons constitués en Loges, seuls véritables souverains ; — Eux-mêmes investis de cette souveraineté de par la conscience, qui n’est autre chose que le respect de la personne humaine dans l’individu ; — Vous aurez par la nouvelle constitution un pouvoir extérieur à vous, nommé par une puissance hors de vous, placé par consé-