Page:Marbeau Le charme de l histoire 1902.djvu/201

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
195
le grand orient

réclamations sont devenues assez vives et assez générales pour que le Grand Maître ait cru devoir adresser à la Franc-Maçonnerie, par la voie de la presse, une note destinée à la rassurer.

« J’ai pour devoir, Messieurs, de vous rendre compte de la discussion qui a eu lieu dans le sein de la section de l’Intérieur.· Dans cette discussion, le rapporteur a rendu hommage à l’esprit philanthropique qui anime la Franc-Maçonnerie ; il a rendu justice aux œuvres de bienfaisance que ses Loges entretiennent et dont plusieurs peut-être, prises individuellement, offriraient toutes les conditions nécessaires pour être reconnues. Toutefois, il a présenté plusieurs objections contre la reconnaissance de l’Association maçonnique elle-même, prise dans son ensemble. Quoique ces objections n’aient pas été accueillies par la section, je demande au Conseil la permission de les lui indiquer sommairement ; je lui ferai connaitre ensuite les réponses qui ont été faites et les motifs qui ont déterminé la section à donner un avis favorable au projet de décret.

« En premier lieu, on peut se demander si l’organisation même de la Franc-Maçonnerie n’est pas incompatible avec la reconnaissance comme établissement d’utilité publique.

« La reconnaissance d’une association, sans lui donner précisément le caractère d’une institution publique, emporte cependant de la part du gouver-