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le charme de l’histoire

ma responsabilité en indiquant mon avis, et, tout en présentant aussi consciencieusement que possible les motifs de la section, je ferais connaître en quelques mots mon opinion personnelle. Pour être plus sûr de ce que je dirais, j’écrirais mon rapport.

Le jour arriva enfin où la parole me fut donnée pour exposer l’affaire. Ainsi que je l’avais annoncé à M. Baroche, mes notes étaient assez complètes pour que je fusse assuré de dire tout ce que je tenais à dire, et de ne pas m’égarer en disant autre chose ou en le disant autrement que je ne l’avais médité.

Ce sont ces notes que, depuis, j’ai communiquées à M. Cornudet et à M. Flandin, qui n’assistaient pas à la séance de l’Assemblée générale. Je ne comprends pas, en les revoyant, comment ces Messieurs ont pu parvenir à les déchiffrer, tant elles sont informes pour tout autre que pour celui qui les avait griffonnées et couvertes de ratures. Ce sont elles que je vais transcrire, non sans avoir eu moi-même quelque peine à les relire après plus de trente années écoulées :

« Messieurs, M. le maréchal Magnan, nommé par décret impérial du 11 janvier 1862 Grand Maître de l’Ordre maçonnique en France, a adressé à M. le Ministre de l’Intérieur, avec l’adhésion du Conseil de l’Ordre maçonnique, une demande par laquelle il sollicite pour le Grand Orient de France la reconnaissance comme établissement d’utilité publique.