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le charme de l’histoire

étant fort troublé, je m’exprimai avec un accent de timidité qui, me dit-on ensuite, acheva d’exaspérer contre moi M. Thuillier, parce qu’il accentuait davantage mes objections.

Je n’essayerai pas de résumer ici mon rapport à la section, puisque je vais reproduire plus loin celui que je fis à l’Assemblée générale. J’en rappellerai seulement quelques passages qui ne se retrouvent pas dans ce dernier rapport. Je donnai lecture du projet de décret, du rapport très succinct du Ministère, ainsi que d’une note écrite par le Maréchal lui-même pour expliquer ses motifs. Le Maréchal y disait, entre autres choses, qu’il se proposait de nettoyer les étables d’Ogias (sic). Pendant la discussion je dus passer cette note à quelques conseillers qui me la demandèrent pour la relire ; quand elle nie revint, le mot Ogias, écrit à la fin d’une ligne, avait disparu, emporté par un coup d’ongle secourable. Il ne restait que l’appréciation portée par le nouveau Grand Maître sur la situation qu’il était chargé de débrouiller.

« La Franc-Maçonnerie, disais-je, n’est pas sans doute une société secrète, mais c’est une société à secrets. Or l’État ne peut reconnaître que ce qu’il connaît ». Laissant de côté les doctrines secrètes de l’Association Maçonnique, j’ajoutai que les doctrines ouvertement professées par elle étaient inquiétantes. « Elle proclame son respect pour tous