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le grand orient

ouvertement et définitivement l’œuvre reconnue, le décret choisissait dans la constitution maçonnique quatre articles ; il les détachait des autres et il les isolait pour les approuver. Quant aux autres, il ne les approuvait pas, il ne les abrogeait pas, il semblait en ignorer l’existence !

Ainsi l’autorité accordait son patronage à une société dont elle semblait refuser de connaître l’organisation véritable, la composition et le but.

D’autre part, le Maréchal présentait sa demande tout seul, sans y joindre ces délibérations du conseil d’administration ou de l’assemblée générale que nous avions l’habitude de trouver dans tous nos dossiers et que notre jurisprudence jugeait indispensables. Seules, en effet, ces délibérations pouvaient nous assurer que l’œuvre en instance désirait véritablement obtenir la faveur sollicitée en son nom, et qu’elle était disposée à se soumettre aux conditions auxquelles cette faveur était légalement subordonnée.

Enfin, le dossier ne renfermait aucun renseignement sur la situation financière de la société, aucun élément de statistique, aucun de ces documents nécessaires pour faire connaitre l’œuvre, et que nous exigions toujours.

M. Alfred Blanche, conseiller d’État, avec qui j’avais eu toujours les relations les plus sympathiques, vint me parler de l’affaire pour me la recom-