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treilhard

ses franchises municipales dont l’origine remontait à l’époque où elle était cité romaine ; avec ses Consuls, ses Échevins, ses Assemblées populaires, qui faisaient d’elle comme une petite République semblable aux Républiques Italiennes. Les Consuls établissaient des taxes avec le consentement des habitants, réglaient la monnaie qui pouvait avoir cours dans la ville, rendaient la justice[1], levaient des troupes, distribuaient des armes, posaient des sentinelles. Ces chefs de la cité avaient aussi la mission d’entretenir les remparts que les habitants avaient élevés au ixe siècle pour se défendre contre les incursions des Normands, qui plus tard les protégèrent contre les Anglais, puis contre leurs puissants voisins, les seigneurs de Turenne et de Malemort. L’indépendance dont jouissaient à cette époque les seigneurs comme les communes avait pour conséquence naturelle les guerres privées. Brive lutta longtemps, finit par être vaincue, et signa en 1361, à l’époque la plus douloureuse de la guerre de Cent ans, un acte qui fut qualifié de

  1. Le sceau des Consuls, caractère distinctif de la juridiction communale, portait les armes de la ville, symbole de ses libertés ; d’un côté, trois épis de blé, avec cette légende : Sigillum consulatus Brivæ, et sur le revers, un buste avec cette légende : Sanctus Martinus, martyr Brivæ.
    Voir, au sujet des divers sceaux de la ville de Brive, l’étude de M. Philippe de Bosredon, Bulletin de la Société scientifique, historique et archéologique de la Corrèze, T. IV, p. 217.