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tituer la Société des Grands Palaces, tout simplement.

Soutenu par un comité d’actionnaires recruté en marge des grosses fortunes, il fondait coup sur coup plusieurs de ces hôtels Thulette qui portaient son nom, mais dont il n’était, en réalité, que l’administrateur, position brillante et sans risques, car c’est seulement dans les jeunes revues que les gérants s’avèrent responsables. Riche en apparence, l’imperturbable arriviste faisait envie, blanc de son épée et, inlassablement, sa pelote, tout en menant une vie brillante, trépidante, secouée d’alertes, fertile en surprises, véloce et superbe comme un canot automobile dont la foule admirerait les « moustaches » en le voyant fendre à toute vitesse les flots du Pactole.

Quant à Mademoiselle Thulette, ignorée de son père tant qu’elle demeurait une petite fille, pour lui inutile, elle avait grandi, joué, flirté à l’aise parmi les voyageurs de marque et de marks, prompts à remarquer, de très près, cette enfant singulière et séduisante qui rôdait à travers l’hôtel, promenant dans les salons trop riches et dans l’atrium trop fréquenté son