Page:Marais - La Virginite de Mademoiselle Thulette.djvu/306

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

d’une affection paternelle… Bref, je suis le parrain de Thérèse de Tresmes.

— Oh ! soupira mademoiselle Thulette, atterrée.

François Bergeron continua, jouant la confusion avec un art dont il se savait gré :

— Oui, n’est-ce pas… Vous vous mettez à ma place… Quand j’ai appris de la bouche de ma vieille amie, la baronne de Tresmes, le nom de la rivale qui menaçait le bonheur de sa fille… Entre vous, Mademoiselle, une étrangère, extrêmement sympathique, certes, mais une étrangère à mes yeux… et ma filleule Thérèse, cette enfant que j’ai vue naître… j’ai hésité…. Oh ! j’ai hésité… Mais je n’ai pu faire autrement que d’abandonner en dernier ressort votre cause pour servir la sienne.

Fanny eût un tressaillement nerveux qui crispa ses traits délicats. Bergeron observait curieusement ce fin visage tourmenté, y guettant une expression vindicative.

Mais elle questionna seulement, d’une voix blanche :

— Et… de quelle façon l’avez-vous servie ?

Le philosophe, baissant la tête et soupirant, avec une fausse humilité :