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jeune fille des renseignements où j’ai voulu voir une extrême malveillance. Vous avez envers la baronne des torts dont, sans doute, elle désire se venger. Je ne vous répéterai pas ses propos ; vous les connaissez. Si vous ne les considériez pas comme des calomnies, vous auriez déjà répudié une fiancée indigne de vous : donc, si vous persistez à épouser Mademoiselle Thulette, c’est que Mme de Tresme, en multipliant les allusions salissantes au passé de cette personne, a menti. Il ne vous reste qu’à m’affirmer la vérité, je vous croirai… Réfléchissez… Vous êtes évidemment sincère, mais ne vous a-t-on pas abusé ? …En toute confiance, mon fils, vous est-il possible de me dire avec certitude : « Ma mère, la femme que j’ai choisie est pure comme votre fille ; et notre chère Frédérique peut embrasser sa sœur sans rougir. « Si vous me dites cela, Edvard, je me fierai à votre loyauté et, tout en déplorant votre attitude envers Thérèse de Tresme, je consentirai à ce mariage sans vous importuner de reproches inutiles… L’amour excuse tout quand il est bien placé.

Le jeune homme avait écouté sans interrompre, mais, pour qui le connaissait, son insen-