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et le lac pacifique, et l’agressive Tonhalle, de si noires pensées qu’il comprit : « un seul remède me reste : la fuite ; prenons-le, prenons-la ».

Adieu Zurich !

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Quand M. Thulette débarqua, rasséréné, à la gare de Bâle, il descendit, le nez au vent, tout guilleret, vers la ville. Le vieux pont du Rhin le captiva un instant. Comme il crachait parfois en fumant, il consacra quelques minutes à créer des ronds, sur l’eau, par-dessus le parapet. Son cigare terminé, il se remit en marche. Il monta du côté du Musée qu’il dédaigna, non pour les trop nombreux Bœcklin qui servent de repoussoir aux Holbein, mais simplement parce qu’aucune peinture ne l’intéressait.

Obliquant dans la direction du temple protestant, il halta sur une terrasse du haut de laquelle il laissa tomber son regard vers la plaine immense et calme. Un instant, il essaya de se convaincre qu’il était ce Melanchton, tontaine, ce Melanchton, tontaine tonton, dont la