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La griserie de sa récente victoire se dissipait. Il faudrait lutter encore, vaincre le charme trop réel de cette fillette dont une mère, pourtant irréprochable, dénudait la joliesse frêle pour séduire un fiancé sensuel, avec des audaces éhontées de procureuse.

Elle médita longuement, les sourcils froncés, le regard assombri…

Mais bientôt son visage s’éclaira et reprit son expression d’énergie coutumière. Délibérément, elle entra dans le bureau où son père travaillait. Immédiatement, M. Thulette comprit qu’elle venait réclamer son appui ; sa fille l’intéressait énormément, depuis quarante-huit heures ; il la surveillait comme une affaire en train. Tout de suite, Fanny, un peu nerveuse, entra dans le vif du sujet.

— Papa il ne faut pas qu’Edvard assiste au veglione

Le soir venu, M. Thulette abordait son futur gendre. Et, d’autorité, il lui disait :

— Nous partons.

— Au café ?

— Plus loin.