Page:Marais - La Virginite de Mademoiselle Thulette.djvu/126

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

bure de ses reins est comme un collier ; ses seins sont des coupes arrondies, le regard de ses yeux m’anéantit… »

Heureuse de l’effet produit, Fanny réprima un sourire de victoire. Sous le tulle sombre de sa capeline, ses yeux bleus agrandis par le Kohl, luisaient étrangement.

Avec une arrogance voulue, elle cria, comme si elle jouait un rôle :

— Monsieur Kolding, la partie est-elle enfin terminée ?

— Oui, Mademoiselle.

— Venez alors… j’ai à vous parler.

Edvard, docile, essuya ses cheveux humides et piqua vers elle.

Mais Mlle de Tresme, froissée par l’allure autoritaire de Fanny, s’approchait de lui. Elle murmura d’une voix dont le calme voulu contrastait avec l’anxiété des yeux qui se troublaient.

— Restez, Edvard, vous me devez la revanche, vous le savez bien.

Le jeune Kolding, au supplice, balbutia :

— Excusez-moi…

Thérèse, subitement pâlie, dit alors sans éle-