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— Moi je hais la guerre de toute mon âme de malade déjà trop près du néant pour ne pas abhorrer la force qui anéantit…

» L’affreuse bêtise des hommes qui ont inventé les armes, les explosifs, tous les engins destinés à supprimer formidablement un souffle si fugitif !

» L’humanité s’inquiète surtout d’abréger la durée de l’existence en abrégeant l’espace et la distance ; et des moyens de détruire la vie — comme pour concourir instinctivement au but de la nature : à l’incessante destruction. La lutte pour la vie, ce n’est qu’une lutte pour la mort.

» Pas un de ces hommes ne s’est donc vu un jour au bord du tombeau puisque aucun ne songe à user de la science pour combattre le mal, le temps, la vieillesse, et retarder ces étapes de la route macabre ! »