Page:Marais - L’Aventure de Cutiche, paru dans Les Annales politiques et littéraires, 20 et 27 octobre, 03 novembre 1918.djvu/19

Cette page a été validée par deux contributeurs.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

— Seulement, l’histoire se complique d’une manière terrible… Le voici qui sort enfin de sa léthargie. Et c’est moi que papa choisit, juste à ce moment-là, pour veiller sur son pensionnaire ! À la rigueur, je me serais résignée à vivre auprès de cette chose inanimée… Mais soigner avec les égards dus à tout malade un être dont la moindre parole va me froisser douloureusement, blesser, insulter mes sentiments… Ce serait au-dessus de mes forces !

Le docteur Maigret répondit sans s’émouvoir :

— Je t’ai donné de bonnes raisons, Henriette, et si tu étais raisonnable, tu les admettrais sans protester… Les infirmières professionnelles attachées à ma clinique sont toutes occupées par des malades dont l’état nécessite des soins expérimentés… Je ne puis donc en prendre une pour remplacer celle qui vient de me