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soins, l’état du malade restait le même ; le traitement fut borné à soutenir ses forces par des gavages… Or, la guerre éclata, nous plaçant en face d’un problème insoluble, avec cet Allemand qui se trouvait chez nous… De quelle façon le traiter ? Dans quelle catégorie le ranger ?… Un vivant s’expulse ; un mort s’enterre… mais que faire de ce mort vivant ?… Lorsque mon père eut exposé cette étrange situation, on décida que le malade continuerait d’être soigné ici jusqu’à sa guérison : puis serait envoyé dans un camp de concentration, quand on le jugerait suffisamment rétabli… Ce sommeil extraordinaire se prolongea d’une façon inusitée… Il a dormi près de deux ans… À plusieurs reprises, des savants, des grands médecins sont venus examiner notre phénomène…

Et la jeune fille, de nouveau surexcitée, s’énervait :