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palais était une merveille. Platon nous conte que l’or, l’argent, l’ivoire, l’aurichalque y avaient été prodigués. On s’y mirait et l’on était ébloui.

Dans les deux autres zones, se trouvaient les maisons ordinaires et les temples. Les plus pauvres habitaient au bord de la mer. C’étaient les pêcheurs. Mais tous étaient propriétaires de leur maison. La pauvreté était chez eux l’absence du superflu. Un pauvre de l’Atlantide serait chez nous un bourgeois aisé. Il y avait des esclaves sans doute, mais ces esclaves étaient bien nourris et bien traités. Ils ignoraient les brutalités assyriennes, les angoisses et les pleurs. Leurs enfants naissaient libres. Ils n’étaient en quelque sorte que des domestiques. Telle était Cerné, la ville des eaux, la ville aux portes d’or a qui flamboyait au soleil, immense et magnifique, sous un ciel adorable, avec un climat très doux ! On ignorait la puanteur et les clameurs de nos rues, le confiné de nos maisons de carton. Les avenues étaient larges et ce n’était qu’un immense jardin dans lequel se trouvaient disséminées des maisons. Aussi tout n’était qu’arôme de fleurs, parfums jasminés, murmures de ruisseaux et de cascades, bruits de fêtes, lointains accords de musique. On y respirait largement. On y rêvait délicieusement et les couchers de soleil étaient splendides sur la haute montagne au trident neigeux. Les habitants ignoraient notre pas hâtif et pressé.