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L,

Demeure fidèle à ces préceptes et observe-les comme des lois que tu ne peux violer sans impiété ; et ne fais point attention à ce que l’on dit sur ton compte : car cela ne te regarde plus1.

LI.

1. Différeras-tu donc longtemps encore d’entrer dans une si noble carrière et d’obéir en toute chose à la voix, pour toi désormais si claire, de la raison ? Tu viens d’écouter les maximes auxquelles tu devais ton assentiment, et cet assentiment, tu l’as donné. Quel nouveau maître attends-tu donc ? A quelles leçons ajournes-tu encore la réforme de ta vie ? Tu n’es plus un adolescent ; te voilà homme fait. Si tu persistes dans ta négligence et dans ton inaction, si tu ajoutes les délais aux délais, si tu remets de jour en jour le soin de te corriger, tu oublieras que tu es toujours dans le même état, tu vivras et tu mourras semblable au vulgaire.

2. Mets-toi donc enfin à vivre comme un homme, et comme un homme qui marche vers la perfection, et que la pratique de tout ce qui te semblera le meilleur soit pour toi désormais une inviolable loi. Que quelque peine ou quelque plaisir, que de la gloire ou de l’infamie s’offrent à toi, rappelle-toi que l’heure de la lutte a sonné, que la barrière d’Olympie s’ouvre devant toi, qu’il n’est plus temps de reculer ; un seul jour, une seule action va compromettre ou assurer tes progrès à venir.

3. C’est ainsi que Socrate est devenu un sage accompli, n’écoutant jamais en quoi que ce soit une autre voix que celle de la raison. Quant à toi, si tu n’es pas encore Socrate, sois du moins un homme qui veut devenir un Socrate.

LII.

4. La première et la plus importante partie de la philosophie est celle qui traite des maximes à pratiquer, comme


entré dans le temple, ne regarde plus en arrière. (Commentaires de Simplicius.)