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Michet n’était pas content, il aurait voulu assister au mariage, mais sa grandeur l’attachait à son siège : il était trop nouveau dans son emploi pour oser se faire suppléer. Comme il roulait mélancoliquement entre Châteauroux et Buzançais, la voiture croisa une noce qui se rendait au village de Villediéu. Par un mouvement dont il ne se rendit pas compte, il ôta son chapeau au passage de la noce. Cette conduite lui valut une leçon assez verte d’un voyageur de commerce qui se rendait à Châtillon.

« Conducteur, lui dit en ricanant le voyageur de commerce, vous saurez qu’on ne salue que les enterrements. »

Michet ne souffla mot, mais en son for intérieur il ne se repentit nullement d’avoir salué cette noce qui lui en rappelai une autre.